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Jörgen O'Brian
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Jörgen O'Brian


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MessageSujet: Points de suspension   points de suspension - Points de suspension Icon_minitimeVen 12 Fév - 19:49:25

- Ellsworth, pose pas de question et file-le-moi.

Jörgen affronta l'air buté de son frère.

- T'as jamais été un de ses admirateurs alors je vois pas pourquoi tu rechignes.
- S'il-te-plaît...
- Je te jure de te le rendre quand j'aurais... euh... fini.
- Pourquoi tu...

Il y avait finalement du bon à n'être ni capricieux ni tête-en-l'air. Sa famille avait appris à savoir combien il ne demandait jamais rien sans raison ou sans envie. Exemple: quand il avait demandé un ventilateur au Noël précédent, personne n'avait discuté et c'était une belle boîte ronde et tout ce qu'il y avait de plus moldue qui l'attendait au pied du sapin, quand bien même aucun des O'Brian n'en comprenait le sens ni l'utilité.
L'ex-Poufsouffle resta muet, un coin de sa bouche s'étirant vaguement en grimace.

*Toni est soumise et j'ai besoin de savoir quand...*

Au bout de quelques minutes de silence, Ellsworth sortit le pendentif de sous son sweat, le détacha et le tendit à Jörgen, très à contre-coeur.

- T'y fais gaffe.
- Evidemment.

*Si tu savais à quel point...*

- Et tu...
- C'est bon, je t'ai dit. Merci.
- Oui, mais...
- Il est quatorze heures quinze, t'as pas métamorphose normalement?


Il connaissait l'emploi du temps des septièmes années par coeur.
Ellsworth ronchonna pour la forme, rajusta la lanière de son sac sur son épaule et jeta un dernier coup d'oeil au pendentif en forme d'éclair qui reposait dans la paume de Jörgen. Sans même en avoir conscience, ce dernier resserra le poing autour du bijou et attendit que son jeune frère tourne les talons au coin du couloir.

En début de soirée, Toni le rejoignait, comme souvent, trouvant un prétexte pour être juste ensemble. Cette fois-là, c'était aller faire un tour dans le parc. Depuis qu'ils s'étaient retrouvés, Jörgen restait étrangement tendu et concentré, presque à l'affût. Il fallait que ça marche. Il fallait à tout prix que ça marche.


La nuit où il avait enfin compris, enquêtant dans tous les sens sur l'étrange comportement de la Gryffondor... "Scheffer-O'brian-Unis-Mais-Individuellement-Sans-Espoir"... les mots, beaux et plaisants, dissimulaient une vérité dure. Dure et difficile à avaler. Il s'en foutrait du stress des ASPICs. C'était comme un poids qui lui tombait sur la tête associant culpabilité (comment avait-il pu...? pourquoi n'avait-il pas..?) et sensation de vide. Il s'était senti tellement impuissant face à ses larmes mais ça n'était rien comparé à ... Il avait tenté de nier (c'était fou combien on pouvait se faire des idées quand les heures de la soirée s'étiraient en insomnie galopante), de trouver une autre option, n'importe laquelle (il devait bien y avoir quelque chose qui collait aussi bien, mieux même aux petits indices disséminés). Fou comme on cherchait dans tous les sens. Fou comme on était prêt à se raccrocher à n'importe quoi. Fou comme on cherchait une échappatoire à la folie de la compréhension.
Après la culpabilité et le déni vint la colère.
Qui osait? Et comment? Pourquoi? Toni était aimée de tout le monde (un peu trop par certains d'ailleurs mais là n'était pas la préoccupation): qui pourrait lui vouloir du mal? Car il fallait lui vouloir du mal pour lui imposer et des chaînes et les douleurs qui semblaient l'accompagner. Toni était un être libre et pur, et pas... Ca n'entrait pas dans sa conception de l'univers. Une erreur, un lapsus, un n'importe quoi de là-haut.
Il s'était retrouvé tout seul à errer au milieu d'un château désert, baguette à la main comme si l'Opposant imbécile esclavagiste avait eu la moindre chance de se trouver, par hasard, démuni au milieu du château avec un grand sortilège clignotant au milieu du front "je suis celui que tu cherches - venge-toi". Non? Dommage.
Après la colère, la jalousie. Surprenante et inattendue. La notion de soumis lui était juste assez étrangère pour en connaître la nature exacte mais juste assez claire (thanks to Toni) pour en savoir l'attachement et l'exclusivité. Ce type (parce que c'était un type, bien sûr) était assez proche d'elle pour la suivre en pensées et en actes, où qu'elle soit quoi qu'elle fasse. C'était plus que ce qu'il aurait jamais. C'était plus que ce qu'il demandait. C'était plus que ce qu'il considérait comme acceptable. Et ce type lui l'imposait, avait accès à elle, impudique et pénétrant.
Après la jalousie, l'impuissance. C'était peut-être le pire de tout. Se retrouver comme ça, comme un troll au beau milieu du château, incapable de faire quoi que ce soit. Malgré tous nos idéaux, il y avait des choses contre lesquelles on était... rien. Impuissant face à sa souffrance, impuissant à soulager, impuissant, même, à comprendre vraiment et à réconforter. Impuissant à la protéger. Il n'avait rien vu, rien su. Il était beau ce rôle qu'il se donnait à être là, droit, fier et protecteur, envers et contre tout, envers et contre tous. Avec, maintenant, sept initiales entre lui et elle.
Le matin de cette nuit-là, il n'alla pas en cours. pas plus que l'après-midi. Les profs et leurs enseignements ne servaient vraiment pas à grand chose et il avait autre chose en tête qu'apprendre à panser les gerçures profondes par sortilèges sur les enfants de moins de cinq ans. Au lieu de se taper les soins et autres potions anti-furunculose, il arpenta la bibliothèque et les archives, scanna les journaux et les tracts...
Tiens... Un tract des tout débuts de la Soumission. Blablabla... le phénomène tout récent des Soumis... blablabla... faire preuve de prudence.... blablabla... ne pouvez rien faire pour eux... blablabla .... éloignez-vous d'eux le temps que la situation et leur rôle exact deviennent plus clairs... Et quand ça n'était pas du domaine de l'envisageable? Rubish! Les tracts, inutiles, comme toujours. En une journée, il en apprit plus qu'il n'en voulait sur les Soumis et le pacte qui unissait le Soumetteur et sa victime. Mais rien, évidemment sur quoi faire et comment intervenir. Juste les raisons pour lesquelles les Opposants s'ornaient maintenant d'esclaves. Rien, pas une ligne sur comment débarrasser quelqu'un de cette emprise imposée.
Parce qu'elle avait été imposée à Toni. Le jeune homme ne doutait pas un seul instant que son amie n'ait pas choisi cela. Pourquoi se soumettait-on à quelqu'un? Par peur? La Gryffondor était au-dessus de ça. Par protection? Pour mettre à l'abri les gens qu'elle aimait? Jean était une menace dissuasive à elle toute seule et Croze bénéficiait de son influence. Quant à lui... mais, non, certainement pas. Il n'avait pas besoin de protection. Par convoitise? Elle ne lui avait jamais fait part de désirs qu'il ne soit en mesure de combler à plus ou moins longue échéance. Et bien que l'idée de Toni pliant sous le joug d'un autre ne lui plaisait pas outre mesure et ne cadrait pas avec la conception qu'il avait d'elle, c'était la seule possibilité qui n'était pas de l'ordre de l'impossible inenvisageable.

Retour à ce début de soirée-là. A l'affût. Le médaillon, dissimulé sous sa chemise restait de la température agréable de la confiance. C'était ainsi que fonctionnait le petit éclair en or que Toni avait offert à son frère au Noël d'il y avait deux ans. Le pendentif chauffait lorsque son possesseur était en présence de quelqu'un de positif pour lui, et émettait une fraîcheur presque désagréable quand il devait se méfier.
Et Jörgen guettait le refroidissement. Il en était sûr, si le Soumetteur se manifestait d'une façon ou d'une autre, il ne tarderait pas à le sentir, physiquement parlant. Et il ne se trompait sans doute pas puisque un frisson glacé le parcourut alors qu'ils parlaient du week-end à venir (ils s'approchaient dangereusement de la St Valentin). Toni ne savait rien du changement de propriétaire du médaillon.
Malgré ses avertissements, Jörgen, au contact froid de l'éclair, se sentit soudain reckless. L'énervement et la jalousie et la colère et l'impuissance se dissolvant dans une poussée de témérité. Il dévisagea la jeune fille, sondant ses yeux et plus loin encore, à la recherche de l'autre. Il ne le trouva évidemment pas mais l'autre avait dû le voir, le sentir ou il ne savait quoi. *Elle est à moi.* L'ex-Poufsouffle saisit le visage de Toni entre ses mains et l'embrassa violemment, possessif. Entre autres défauts, il n'était pas partageur. Il le regretta, évidemment, quand il vit le visage aimé se crisper sous la douleur. Il murmura un "désolé" avant de lui souffler, à regret, qu'elle ferait mieux de rentrer. Sans lui.


C'était la veille au soir.
Ce matin même, il s'était fait une raison. Un peu. S'était exhorté à la prudence.
Ne rien faire de susceptible de provoquer une bagarre.
Ne rien faire d'inconsidéré.

Une fois encore, il avait omis de se présenter en cours et errait du côté Collège. Il fallait jouer avec l'imprévu. C'est pour cet imprévu qu'il se retrouva à frapper à la porte du cours de Sortilège pour ramasser un lot de regards curieux, dont ceux de Ellsworth et de Toni. Du professeur en exercice, également.

- Bonjour. Désolé de vous déranger, euh, j'aurais besoin de Toni un moment? Je peux vous l'emprunter?

Sans vraiment attendre la bénédiction du prof ni de la Gryffondor, il leva sa baguette et rassembla les affaires de la 7ème année dans son sac. Il tendit sa main libre dans sa direction et bénit le fait qu'il ne pouvait plus faire perdre de points à sa maison.

- Je vous la ramène, promis. C'est juste... some university stuff, vous savez?

C'était bidon comme excuse et tout le monde le savait.
Il attrapa la main que Toni lui donnait et avant que le haussement de sourcils du prof se transforme en interdiction formelle, ils étaient tous les deux à courir dans les couloirs, loin de la salle de cours et loin de Poudlard College.
Il s'arrêta dans un coin du château qu'il ne chercha même pas à reconnaître et dévisagea Toni. Dans la course, le pendentif était sorti de sa cachette. Avec un peu d'aide bien sûr. Traduit en langage normal, c'était un "Je sais. Je sais et je ferais tout ce que je peux.". C'était pas assez mais il comptait bien à ce que ça ne soit qu'un début.


Edité par sujet édité par L'Ombre.


Dernière édition par Jörgen O'Brian le Mer 18 Aoû - 19:30:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Points de suspension   points de suspension - Points de suspension Icon_minitimeMer 17 Fév - 22:08:19

Toni regarda le pendentif avec un sourire qui la ramena deux années plus tôt. Ses prunelles grimpèrent tout le long du cou et du visage de Jörgen pour embrasser son regard. Les lèvres suivirent doucement en un simple lapement. Elle recula et s'adossa au mur de la salle des armures. Elle s'était posé longtemps la question et elle se la posait toujours. La question de savoir si le fait qu'il comprenne un jour le message sibyllin qu'elle lui avait glissé il y a quelques jours serait un réel soulagement ou le début d'un nouveau chapitre de douleurs. En tout cas, elle comprenait ce qui lui valait cet enlèvement. Il y avait fort à parier que le professeur Derwent lui ferait payer le cours manqué mais elle accepterait toutes les punitions - une de plus, ce n'était pas la mort - puisque désormais elle n'était plus seule: Jörgen savait.

Il savait au prix de sa conscience.
Elle avait culpabilisé aussitôt après avoir jeté l'indice. Elle le mettait en danger. Au début, elle avait songé que c'était un acte de d'amour. En lui disant, elle prouvait sa confiance et son attachement. Il n'y aurait pas ce lourd secret entre eux. Elle ne pouvait plus se résoudre à le laisser mariner dans des questionnements qui feraient surface dès qu'elle aurait une soi-disant migraine. Elle refusait aussi qu'il s'investisse dans des velléités sur leur futur sans savoir dans quoi elle trempait. La lucidité devait devenir un atout. Ces pensées étaient là au début… mais quand elle avait quitté la chambre de Jörgen, elle s'en était voulue. L'amour, ça pouvait être aussi mentir pour le bien de l'autre, souffrir en silence et ne partager que les belles choses. Le Clover valait bien des sacrifices et elle aurait pu tenir sa langue. Où était la justesse dans toutes ces réflexions ? Elle avait fini par arrêter de se flageller. Elle l'avait fait. Et maintenant il savait.

Il savait au prix d'une trahison.
Bruno avait été excédé par l'effronterie de Toni. Ce qui énervait l'Opposant n'était pas tant d'entendre Toni avoir envie de faire des projets ou aimer éperdument quelqu'un. C'était le "éperdument" seulement qui le dérangeait. Le mystérieux bonhomme supportait de moins en moins l'idée qu'elle fût soumise à Jörgen en d'autres termes qu'elle ne l'était pour lui. Parce que son lien avec Jörgen était un don d'elle-même qui n'avait aucune limite et qui n'était pas régi par le contrôle ou le pouvoir qu'il pouvait exercer sur elle. Elle se donnait à lui spontanément et il lui offrait, de légitimé, un juste retour de l'affection qu'il lui portait.

"Dans le parc, près de la Cabane" dit la voix.

Elle traversa tout le château et se rendit sans protester près de la Cabane. C'était la première fois qu'il se déplaçait et s'approchait si près de Poudlard. Comment ferait-il pour braver les défenses du château ? Elle se le demanda sans vraie crainte et sans douter qu'il y parviendrait. Bruno était fort et malin. Néanmoins, il y avait une chose qu'elle avait comprise au sujet de son Soumetteur : lorsqu'il disait qu'il ne ferait jamais aucun mal à Jörgen ou à elle tant qu'elle se soumettait à lui, il ne mentait pas.

Elle avait testé plusieurs petites choses, comme un enfant teste ses parents pour connaitre les limites à ne pas dépasser, et elle n'avait toujours pas trouvé la limite. Pas de limite si ce n'était Jörgen lui-même, la personne dont Bruno avait promit qu'il ne toucherait pas à un cheveu pour asservir tranquillement Toni. L'Opposant acceptait toutes ses fantaisies et toutes ses effronteries tant qu'il ne s'agissait pas de lui laisser penser que quelqu'un d'autre pouvait exercer sur elle le même pouvoir que lui s'était octroyé. Il pouvait même se montrer prévenant et protecteur. Comme Toni ne laisserait jamais personne lui commander quoi que ce soit, il s'en était dégagé que Bruno n'avait jamais brisé son accord.
Mais le cas de Jörgen travaillait de plus en plus l'Opposant. La septième année voyait bien qu'il ne savait faire la différence entre, d'une part, l'amour où il s'agissait d'un attachement libre dans lequel, à la rigueur, on se soumettait à l'Amour lui-même et non pas à l'autre (et tout ceci sans que la question d'obéissance ne soit jamais posée) et d'autre part la soumission telle que l'Opposition la concevait.

Bruno n'avait pas pu briser les défenses de Poudlard, il lui parlait à travers un vieux miroir accroché dans la cabane de Hagrid. Son reflet avait été remplacé par celui de l'Opposant. Assise sur le lit énormissime du demi-géant, elle discutait avec Bruno de ce qu'il s'était passé dans la chambre:

- Tu cherches à briser ton lien de Soumission.
- Je ne cherche à rien, Bruno. Je cherche seulement à vivre ma vie avec Jörgen tout en t'obéissant. Et ma vie avec Jörgen ne peut pas s'arrêter à se regarder dans le blanc des yeux et se tenir la main. J'ai besoin de lui.
- Tu ne seras pas toujours à lui !
- MAIS JE NE SUIS PAS A JORGEN ! Je suis AVEC Jörgen !

Il punit d'une semonce d'électrochocs le haussement de voix de Toni qui tomba du lit et resta recroquevillée sur le sol.

- Tu n'es pas obligé de faire ça… je suis obligée de t'être soumise donc tu as de moi tout ce que tu veux, dit-elle essoufflée et allongée par terre comme un chien qu'on vient de molester.
- Je n'ai pas envie de te faire du mal.
- Alors ne le fais pas...
- D'accord, je ne le referai plus mais ne me cherche pas quand tu es avec lui.
- Oh, tu me trouves bien tout seul.
- C'était une blague ?
- Oui, juste une blague… Je peux m'en aller ?

Parfois il avait l'air aussi ingénu que les enfants en ce qui concernait les sentiments. Toni avait l'impression de se retrouver en face de Thémis - le sale caractère en moins - et il fallait qu'elle lui explique des choses qui lui paraissaient banales. Un ingénu bien dangereux entre les mains duquel on avait mis trop de pouvoirs. Il aimait beaucoup ces discussions et elle avait l'impression de lui apprendre la vie.

- Je te laisse bien plus de liberté que d'autres ne laissent à leur Soumis,
reprit-il en éludant complètement sa demande de quitter les lieux.
- Alors comme ultime liberté, j'aimerais que tu me laisses mes moments d'intimité avec Jörgen.
- Impossible.
- Pourquoi !
- Je n'aime pas ça. Il y a quelque chose que je n'aime pas dans tout ça et je ne sais pas ce que c'est…
- De la jalousie, peut-être ?

Il ne répondit pas. Elle se releva et redemanda s'il en avait terminé.

- Imogen ?
- Rien de spécial avec Imogen… juste… elle doit se rendre à l'enterrement de son grand-père la semaine prochaine. Un Opposant l'a tué.

Bruno eu l'air satisfait.

- C'est toi qui as fait ça ? se risqua-t-elle à demander.
- Oui. Imogen doit sortir de Poudlard. Je veux la récupérer.
- N...non… ce n'est pas bien… pourquoi ? Tu vas lui faire du mal ?
- Ca ne te concerne pas. Tu es libérée, l'invectiva-t-il pour la faire paritir. Façon de parler…
- C'était une blague, ça…
- Oui, j'apprends vite.

Le reflet de Bruno disparu.


Chaque fois qu'elle croisait Jörgen ou qu'ils étaient ensemble, Toni l'inspectait pour savoir s'il avait enfin compris. Espérant qu'il comprenne vite. Bruno prétendait qu'il ne lui ferait pas de mal mais elle le sentait toujours agacé et prêt à basculer. Il se posait beaucoup de questions et estimait que Jörgen était un danger potentiel. Elle avait eu beau lui promettre qu'il se faisait des idées, Bruno ne baissait pas sa garde. Il n'avait pourtant pas l'air d'avoir saisi qu'elle essayait de faire savoir à Jörgen qu'elle était désormais Soumise. Cette trahison lui coûterait cher.

Elle avait passé le reste de la semaine à essayer d'entrer en contact avec Imogen sans que cela ne se voie mais la chose fut impossible. Imogen était une de ces filles 100% Serpentard qui ne fricotaient jamais avec des Gryffondor et préférait de loin leur faire bouffer ses maléfices à la pelle. La Gryffondor se demandait si la laisser aux griffes de Bruno ne serait pas somme toute une si mauvaise idée. De toute façon, si Bruno se rendait compte qu'elle tentait de se rapprocher d'Imogen, elle n'était pas certaine que cela lui fasse plaisir. Elle abandonna ses tentatives mais ne cessa pas de guetter le jour où Imogen devait quitter Poudlard pour se rendre à Ellis Hallow pour l'enterrement de son grand-père. Elle trouverait alors une bonne raison de quitter elle aussi le château pour suivre la Serpentard. Si tel était son plan, elle devrait probablement en parler à Jörgen mais comment faire ? Peut-être que maintenant qu'il avait compris et qu'il savait, l'expédition serait plus facile…

Elle lui prit la main et la posa sur son cœur, parce qu'elle voulait qu'il s'approche et parce qu'elle voulait qu'il comprenne :

- Il n'y a que toi.

Elle lui signifiait que Bruno n'était pas aux aguets. Mais tel un spyware dans un ordinateur, l'Opposant réagissait à certains mots clés ou certaines émotions fortes de Toni pour faire son apparition. Des joies, des malheurs, de l'énervement, de la tristesse. Dès qu'elle vivait un excès, dès qu'elle parlait d'Opposition ou de Soumission, dès qu'elle prononçait le prénom de Bruno, elle s'attendait d'une minute à l'autre à ressentir son souffle froid dans son cerveau. En présence de Jörgen, elle avait appris à se calmer.

- Tu es déçu ? demanda-t-elle un peu amer à l'idée de réaliser seulement maintenant qu'aux yeux de Jörgen elle était une "Soumise". C'était la première fois qu'ils se voyaient et qu'il la voyait sous ce jour-là. Ca l'impressionnait, elle ne savait pas réellement comment se comporter. Je suis désolée, je ne voulais pas tout ça…

Ses yeux revinrent au pendentif et soudain une lueur de frayeur :

- Ellsworth ? Il ne sait pas... tu ne lui as rien dit...!
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Jörgen O'Brian
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MessageSujet: Re: Points de suspension   points de suspension - Points de suspension Icon_minitimeMar 23 Fév - 20:25:12

Thémis ne lui avait jamais autant manqué depuis son départ pour wherever-du-moment-que-c'était-loin. D'un point de vue affectif, bien sûr, mais, dans le cas présent, d'un point de vue purement pratique. Étant visible d'eux deux seuls, il aurait pu être l'interprète de tout ce qu'il devait taire.
Le cas échéant, et malgré leur mutisme discret à tous les deux, il aurait été le traducteur de ses états d'âme, en pudeur et retenue. Une sorte d'intermède qui, les premiers temps, semblait avoir été sa véritable raison d'être, d'exister. Il était apparu ainsi, comme un pont, un lien, un ciment. Un trait d'union. Il serait là, alors, entre eux deux, à débiter un discours qu'il aurait appris par coeur, au moindre soupçon d'hésitation prêt, tandis que lui, Jörgen, se tiendrait à un petit mètre, mains dans les poches et regard au lointain. Il avait déjà du mal à s'exprimer, mettre des mots sur ce qu'il était, ce qu'il sentait... entendre ces mêmes mots mis à nu et énoncé par quelqu'un d'autre... voilà qui aurait été difficile à supporter. Difficile mais nécessaire. Et soulageant. Le poids des non-dits était plus lourd que le poids des mots. Parfois. Lui et Thémis auraient eu le même regard un peu penché.

Je préfère savoir. Pardon... il préfère savoir. Même si ça le bouffe et même si ça le met en rage. Même s'il se sent tellement impuissant qu'il a envie de cogner sur tout ce qui passe à sa portée. Impuissant à combattre quelqu'un qui lui est inaccessible et qui paraît te tenir entre eux comme un bouclier.

Il aurait parlé de la colère, de la jalousie et de l'impuissance. De ce désespoir.

Ca met aussi à mal l'image qu'il a de lui.

Ca, c'était ce qu'il n'aurait jamais demandé mais que Thémis dirait quand même. Parce que le garçon perçait les apparences pour sentir les choses en profondeur. Il en fallait et de l'empathie et de la psychologie pour avoir réussi le tour de force, deux ans et demi plutôt, de les remettre d'aplomb, le moral à peu près droit et le goût de vivre à nouveau dans la poitrine. En apparence, il avait les yeux de Toni et les cheveux de Jörgen. En profondeur, les héritages étaient beaucoup plus criants. C'était une chance que personne d'autre ne soit à même de le percevoir. Thémis était un témoignage impudique de ce qu'ils étaient. A vaient été? Seraient? Alors, oui, il aurait continué. Parce qu'il ne voyait aucune utilité au mensonge. Parce qu'il ne voyait aucune utilité à ce que l'un cache à l'autre ce qui était un tout en lui. C'était peut-être pour ça, aussi, qu'il était parti. Ne plus avoir à supporter d'être un double et un alter-ego complet. Pas vraiment elle, pas vraiment lui mais un mélange des deux sans réussir à disposer de son identité propre tant qu'il se retrouvait entre ses deux parents.
Et il aurait continué:

Ca met à mal l'image qu'il a de lui. Il est ainsi fait. Il voudrait être à même de tout. De te protéger même quand tu ne veux pas. Il se bat contre cette part de lui aussi parce qu'il devine plus qu'il ne le sait que l'amour peut si facilement devenir une prison dès qu'on tente d'aliéner à l'autre le droit d'être ce qu'il est. Alors, en lui, c'est un combat des « j'aurais dû être là et empêcher... » contre les « c'est sa vie et je n'ai pas le droit de... ». La juste mesure est toujours tellement difficile à atteindre. Il voudrait faire mais il ne sait pas quoi. Il voudrait tellement faire.
Et tout au fond, irrationnelle et irraisonnée, il y a la peur panique qu'il t'enlève à lui parce que, plus que tout, c'est quelque chose qu'il ne peut pas contrôler et contre laquelle il ne peut rien. Il n'a aucun moyen de savoir ni de comprendre. Comme il sait et il comprend que, quoi qu'il entreprenne, c'est précisément ce risque-là qu'il court. Te perdre ou te voir aux prises de Celui-Dont-Tu-Ne-Peux-Pas-Prononcer-Le-Nom.


La main de Jörgen aurait fini par bailloner la bouche de Thémis, dans un geste qui aurait paru, à un observateur extérieur tel que le Soumetteur, étrange et dépourvu de sens. Des doigts qui se crispaient sur du vide.
Parce que c'était une chose certaine. Un Soumetteur pouvait tout savoir, tout sentir, même à des kilomètres de distance. Sauf cette présence discrète et précieuse qu'avait été Thémis. Même avec toutes les techniques magiques possibles et imaginables, il demeurait indétectable. Quand bien même l'ampleur de la relation Soumetteur-Soumis lui échappait. Les textes écrits sur le sujet étaient vagues et les témoins rares et imprécis. Comme toutes les douleurs, l'exactitude de ce lien semblait s'atténuer dans la mémoire des Soumis libérés et ceux qui étaient encore sous l'emprise d'un Opposant semblaient contraints qui à une sorte de code du secret, qui à une contrainte physique de leur Soumetteur pour les empêcher de s'étendre sur leur relation, qui encore rechignait à aborder le sujet. Même Jack Marden, fantôme de son état, mort en mission pour sa Dominante, était incapable d'apporter des précisions vraiment utiles. Il faut aussi dire que son cas était un peu particulier puisqu'il avait été marié avec celle qui l'avait Soumis et que son lien en avait donc été altéré. Comment on pouvait se résoudre à ce genre d'extrémité, dans un sens comme dans l'autre, Jörgen s'était posé la question mais le cœur du problème n'était pas là. Marden était persuadé, de ce genre de certitude que même la mort ne pouvait altérer, que le lien entre le Soumetteur et le Soumis était impossible à briser de l'extérieur. Seul l'Opposant avait le moyen d'y mettre un terme. Jörgen était presque sûr que le fantôme avait omis de préciser que ce processus n'était pas sans douleur ni sans risque. Dans son esprit, la chose n'était pas si éloignée d'un serment inviolable ou d'un Sortilège d'Imperium atténué mais quasi-perpétuel. Quoi qu'il en soit, impossible de remédier à la situation si l'on n'était pas celui qui avait fait la manœuvre le premier. A moins peut-être d'être Antarès. Mais, même dans ses théories les plus abracadabrantes, il ne se voyait pas rédiger une lettre de sollicitation au Mage pour qu'il libère Toni de l'emprise d'un de ses apôtres.
Non, le cœur du problème, c'était qu'il allait falloir se débrouiller tout seul et avancer dans le noir, en prenant garde à ne pas heurter Toni. Et là constituait le plus difficile: agir en aveugle en évitant de faire des dégâts. Au moindre faux pas, c'était elle qui risquait d'être blessée, elle qui allait risquer sa vie, elle qui risquait de payer le prix de ses conséquences. Pourtant, évidemment, il n'était pas question de juste rester là et ne rien faire. Rien faire, c'était d'ores et déjà un choix, et c'était un choix qui ne lui plaisait. C'était un choix qu'il n'avait tout simplement pas. Alors, dans son esprit, défilaient toutes les options possibles, probables ou même potentielles. C'était, de manière générale, un beau chaos d'impossible, d'improbable car il manquait de potentiel. Mais l'esprit humain a ceci de magnifique qu'il se raccroche à n'importe quoi pour peu entrapercevoir, au loin, ne serait-ce qu'un peu d'espoir.

Dans ce chaos, il y avait des meurtres, des occlumancies et des manipulations, des revirements et des appels à l'aide. Et tout autant de contre-arguments.

Au milieu de toutes ces pensées qui ne parvenaient pas à se fixer ni même à parvenir à un semblant de clarté, il y eut le cœur de Toni battant doucement sous ses doigts. Avec la pulsion sourde, c'était un soupçon de honte qui se distillait en lui. Egocentrique. Il ne pensait toujours qu'à lui et à ce que la situation faisait à lui. Pendant un moment, il fut incapable de la regarder en face, juste par peur que tout ce qui lui passait par la tête transparaisse aussi sur son propre visage. Cette idée qu'elle lui était acquise et que rien n'aurait dû se glisser entre eux. Il la repoussa fermement. Il s'y pencherait plus tard.
Pour l'instant, il ne devait plus y avoir que Toni, sa main sûre et hésitante, sa voix pleine de doutes et son regard incertain. Malgré ses propres batailles intérieures, ou peut-être justement grâce à elles, il ne mentit pas d'une lettre en répondant:

- Non.

Non, il n'était pas déçu.
Il posa juste un doigt sur ses lèvres pour l'empêcher de continuer sa tirade sur ses excuses.
Pas déçu.
Frustré.
Attristé, peut-être.
Jaloux, sans doute.
Impuissant, certainement.
Mais pas déçu.

- C'est... dur à avaler.

Indigeste avec ça.

- J'arrive pas à ...

A accepter.
Assimiler.
Comprendre même.

- Mais je...

La trahison des mots. Évidemment. Encore et toujours.
Sans qu'il sache vraiment comment, elle se retrouva contre lui, serrée à lui en faire mal.
Il l'aimait libre.
Qu'elle puisse venir se poser sur lui à loisir. Sans trop papillonner. Ou s'envoler à tire d'ailes. Tout en souhaitant qu'elle fasse définitivement son nid entre ses bras.
Qu'un autre ait pu lui couper les ailes le rendait malade. D'angoisse. De jalousie. De haine. Quand lui crevait de la garder tout contre lui, tout en s'en défendant. Pour elle. Pour lui. Il se serait méprisé de l'avoir fait.

Un silence plein d'hésitations.

- Ellsworth? Il faut bien qu'il y ait des avantages à être peu bavard. Tu en as parlé à qui que ce soit, toi?

Question rhétorique pour démontrer l'inutilité de la première.

Un silence plein de certitude.

- Toni...

A la façon de Jean Scheffer, les trois petits points étaient plus diserts que de longues phrases. C'était un « Toni, écoute-moi », associé à tout un tas de « Toni, c'est important » et de « Toni, je suis sérieux », ponctués d'un petit [i]« Toni, regarde-moi » quand bien même il n'était pas sûr de lire ce qui s'y glisserait à ce moment-là.

- Tu vas pouvoir lui dire qu'il en a gagné deux pour le prix d'un.

Pas besoin de traduire qui était ce lui.
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Toni Scheffer
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MessageSujet: Re: Points de suspension   points de suspension - Points de suspension Icon_minitimeDim 20 Juin - 11:02:43

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