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 An t-Eilean Sgitheanach {PV}

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Ezio Shepherd
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MessageSujet: An t-Eilean Sgitheanach {PV}   An t-Eilean Sgitheanach {PV} Icon_minitimeMar 18 Juin - 14:21:56

« Eilean a' Cheò , l'île de Brumes. Mon havre de paix des jours tourmentés. J'aime cette île depuis mon plus jeune âge. Je l'ai parcouru de long en large, en connais chaque rocher, chaque fleur, chaque coin dénué de touriste.
J'aimais particulièrement An Cuilthionn , Les Cuillins. En atteindre les sommets était un défi du corps et de l'esprit que j'aimais m'infliger régulièrement, et une fois parvenu au point culminant, la vue était à couper le souffle. Si je devais choisir une mort, ce serait le grand saut du Sgurr Alasdair. Ce qui malheureusement obligerait mon entourage à braver l'ascension à son tour après mon incinération pour répandre mes cendres mais après tout, quand on aime...
Les seuls sons qui parvenaient jusqu'ici étaient le vents s'engouffrant entre les pierres ébènes et plus bas, si l'on tendait vraiment l'oreille, la mer. Rien d'autre. Pas âme qui vive si ce n'est les battements de mon pauvre cœur à qui j'avais imposé la montée puis l'ascension au pas de course... »


Ezio s'appuya contre la roche brune encore humide de l'averse qui venait de tomber. La pierre était lisse et brillante. Le sol glissait, et chaque pas devenait un savant calcul qui visait à éviter la chute. Mais le spectacle en valait le coup. Il posa sa joue contre la paroi humide du basalte et attendit que son pouls reprenne un rythme plus lent. Les battements de son cœur résonnaient dans la pierre qui malgré l'humidité ambiante dégageait une douce chaleur. Il ferma les yeux et se laissa emporter par l'ivresse d'être de retour chez lui.


- Tegid, on dirait que c'est ici que tu me demanderas en mariage d'accord?

-Heu … Tu crois pas qu'on est un peu petit?

-Oui mais quand on sera grand! Moi j'aurai une grande couronne de fleurs blanches, tu sais des orchidées des Highland? J'aurai de longues tresses dans mes cheveux et toi, tu m'offriras un bouquet de ...

- Shanon...

- Dis tu m'embrasses sur la bouche comme les adultes?

- Non mais t'es folle? C'est dégoûtant!

- ...bon... tu me chantes la légende de l'Each Uisge alors?

- D accord.



Ezio chassa la petite fille de ses pensées sans ménagement. Elle n'était pas invitée aujourd'hui. Même s'il était rare qu'elle demande la permission avant...
Il quitta son oreiller de roche et se redressa, prenant une grande inspiration d'air bruiné. Ses yeux sombres parcouraient le relief d'un air attendri, embrassant chaque crête, caressant les gouffres. Il fini par faire son choix et se hissa sur un petit monticule de pierres qui dominait Loch Ainort. Il s'assit confortablement et extirpa un petit carnet et un crayon du sac qu'il venait de décrocher de son dos. Il posa le tout sur sa droite et attendit, laissant son esprit vagabonder...

Une ombre passa au dessus de lui. Il frissonna.
Un nuage probablement.


« Le sombre automne règne sur les montagnes, les brouillards grisâtres se reposent sur les collines, les ouragans retentissent sur les bruyères. La rivière roule ses eaux bourbeuses à travers la plaine étroite ; un arbre paraît seul sur la colline, et fait reconnaître la tombe de Connal. Ses feuilles, agitées en tourbillon par les vents, jonchent le tombeau du héros. Souvent les âmes des morts se font voir dans ce lieu, quand le chasseur solitaire et pensif se promène lentement sur la bruyère... Ossian, puisses-tu m'inspirer...»


Un nuage passa une seconde fois dans un grondement sourd. Ezio ressentit un léger malaise. Il sourit de sa propre peur.

« Depuis quand un pauvre orage t'effraie-t-il? »


Il reprit sa contemplation solitaire … un court instant … avant de réaliser que quelque chose n'allait pas. Une étrange sensation à la base de sa nuque. L'air n'était pas à l'orage et les seuls nuages qui assombrissaient le ciel étaient trop clairs pour être vecteurs d'orage. Pas d'électricité dans l'air, pas de lourdeur de l'atmosphère, rien qui ne laisse prévoir une colère du ciel. Tout au plus, un léger brádán , un crachin...
Ezio leva les yeux au ciel mais ne vit rien qui retint son attention.

Un second grondement se fit entendre, bien plus puissant, terrifiant à vrai dire... à vous hérisser les poils, vous glacer le sang, vous liquéfier sur place. La terre trembla sous les pieds d'Ezio, qui se pencha vers la source du hurlement – car c'en était un – en contrebas, manquant tomber de son perchoir.

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Mélusine McEwan
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MessageSujet: Re: An t-Eilean Sgitheanach {PV}   An t-Eilean Sgitheanach {PV} Icon_minitimeMar 9 Juil - 21:19:41

De l'herbe, rebelle, sauvage, courbée par le vent. ployée, fouettée, malmenée, mais jamais brisée. Une étendue infinie de vert, frémissante et ondoyante. Et elle, au milieu de l’infini, maigre silhouette aux cheveux rouges hérissés en boucles indomptables. Elle, fièrement campée sur ses deux jambes, défiant du regard un dragon immense, vingt, trente fois plus grand qu'elle. Elle, ployée, fouettée, malmenée mais jamais brisée.

- Mélusine, fais un break, prends-toi deux jours.

Emmett avait été formel, pas la peine de discuter. Il s'était fait l'écho de tous les siens. Malgré leurs différences, leurs univers à mille lieux les uns des autres, tous étaient tombés d'accord, la prenant à tour de rôle entre quatre yeux pour distiller leurs conseils. Leurs ultimatums, parfois. Prendre l'air, mettre les voiles, se changer les idées avant de craquer, de s'effondrer. Mais qui les garderait, ses idées, ses pensées pendant qu'elle s'aérerait le cerveau ?
Échange idées moroses et moisies contre idées fraîches et pétillantes... Y avait-il quelqu'un pour oser un tel troc ? Anyway... Elles avaient beau parfois faire grise mine, ses idées étaient à elle, pas question de s'en délester au profit du premier venu. Son manque, son stress, ses insomnies, ses responsabilités, tout ça lui appartenait, et quand bien même elle le pourrait, elle ne s'en débarrasserait à aucun prix. C'était une part de ce qu'elle était, à elle de composer avec.

Mélusine est ses idées désaturées avaient donc pris la route, pris le large en direction de l'île de Skye, avec pour tout bagage, une furieuse envie de calme et de solitude. Un demi-kilo de chocolat et cinq litres de jus de citrouille. Aussi. Hibou, lézard et kangourou, son arche miniature avait été confiée à de bonnes mains, soigneuses et attentionnées.
Les inquiétudes étaient supposées avoir déserté l'horizon.

A peine arrivée, elle avait pris une immense bouffée d'air pur et laissé la brise lui ébouriffer les cheveux. Ses pensées s'étaient dévidées comme une bobine de fil, sans qu'elle ne s'arrête sur aucune d'entre elles. Sans plus de manière, elle s'était assise en tailleur dans l'herbe, tartinant ses mollets de tâches d'un beau vert intense, qui fleurait bon la nature. Là, elle avait admiré le paysage, saisie par le sentiment étrange de se trouver chez elle. L'endroit lui était familier, ravivant peut-être les souvenirs d'une enfance déjà bien trop lointaine. Elle s'y sentait accueillie, acceptée. Adoptée. L'île était sienne et elle appartenait à l'île. Pourquoi la vie devait-elle être plus compliquée ? Le loch à ses pieds, la montagne dans son dos comme un rempart, comme un renfort, Mélusine s'y était imaginée avec
lui. L'image était belle, simple. Naturelle. Elle l'avait chassée d'un coup de tête avant qu'elle ne vienne lui brouiller les yeux . Elle s'était levée avec un mélange de hargne et de détresse. Avait refusé de sombrer dans le pathétique.

Et elle était partie en chasse.

Car l'un des miracles de An t-Eilean Sgitheanach consistait en ce petit groupuscule de dragons qui y avaient élu domicile. Or, la nouvelle lubie de Mélusine consistait en rien de moins que le rodéo à dos de dragon sauvage. Un peu dangereux, certes, mais passablement excitant. Revivifiant. Et la quête était presque aussi captivante que les tentatives de vol à dos de dragon elles-mêmes.
Bon, honnêtement, c'était moins compliqué que de traquer un botruc dans une forêt de pins. Certes. Les dragons étaient un chouïa plus... remarquables. Et ne faisaient surtout rien pour dissimuler leurs présences. Le maillon fort de la chaîne alimentaire, c'était eux. Immenses, redoutables, d'une rapidité renversante et d'une grâce époustouflante. Le prédateur ultime. Les Moldus avaient raison de fouiller le ciel du regard, comme s'ils sentaient inconsciemment qu'il manquait quelque chose dans l’infini de l'azur. Des nuages. Le ciel avait été créé pour abriter des dragons.

Elle n'en était plus à sa première traque et, après quelques heures à crapahuter dans les herbes hautes et la bruyère, à patauger dans des lochs miniatures et à escalader les cuilins, elle avait enfin déniché son dragon. Un magnifique Noir des Hébrides à l'aspect redoutable.
Elle s'était délestée de tout ce qui l'encombrait, sac, chaussures et chaussettes, na gardant que sa baguette. Au fil des expériences, Mélusine avait affiné sa technique : vérifier que le dragon était repus ( « Nous sommes au regret de vous informer de la disparition de la Colonel de la Résistance, avalée toute crue par un dragon », voilà qui serait un peu balot), récolter une pierre d'une taille (et d'un poids) raisonnable, s'approcher à pas de loups géants jusqu'à l'extrême limite de ce qu'elle appelait « le périmètre de sécurité du dragon » au-delà duquel la créature estimait que l'on violait son espace vital et attaquait sans préavis. Puis s'arrêter et faire un dernier repérage visuel du tableau. Grimper sur la pierre ramassée plus tôt et se faire léviter à l'aide d'un bon vieux « Wingardium Leviosa » que même elle ne pouvait pas rater. Se diriger grâce au flux de sa baguette, le plus rapidement possible et...

Trop rapidement !
Dans son enthousiasme, Mélusine arriva droit dans l'aile du dragon. Au temps pour la discrétion.
La créature poussa un rugissement assourdissant tandis qu'elle heurtait le sol sans grâce.


« Ouch ! Ifrinn agus Buachar ! »

Une salve de jurons en gaélique lui échappa.
Non seulement le dragon était furax mais elle se retrouvait à terre, désarmée, sa baguette en ayant profité pour se faire la malle et jouer à cache-cache dans les herbes hautes.

' Ne jamais baisser les bras. Ne jamais courber la tête. '

Malgré le choc qui l'avait un peu étourdie, Mélusine se releva pour se camper fièrement sur ses jambes. Le vent, qui n'était jamais bien loin, s'était levé à en courber le paysage. Elle n'était plus qu'un petit point minuscule, à la posture arrogante, engagée dans un bras de fer visuel avec un authentique Noir des Hébrides. Elle se sentait dérisoire, fragile et forte toute à la fois. L'air sembla se figer un instant, comme si le paysage alentour tendait l'oreille à leur altercation. Puis, le dragon (elle l'avait baptisé « Gual » - le charbon) poussa un autre rugissement et elle oublia le vent, l'herbe couchée, et toutes les montagnes alentour pour ne plus se concentrer que sur eux deux. En un clignement d'œil surnaturel (sérieux, le temps pouvait-il défiler si vite ?), Mélusine ressentit un petit quelque chose du côté de son bras droit. Dans un mouvement qui n'avait rien à envier à la vitesse de la lumière, le dragon lui avait déchiqueté l'avant-bras. Au moins. Il avait fallu que son regard à elle tombe dessus pour qu'elle prenne conscience du dégât. L'information n'avait pas encore atteint son cerveau. Ses nerfs devaient faire la grève. Même pas mal. Même pas mal. Et la douleur déboula, fulgurante.
Furieux et complètement dépourvu d'empathie, Gual leva une patte funeste. A nouveau.


Dernière édition par Mélusine McEwan le Dim 21 Juil - 11:39:12, édité 1 fois
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Ezio Shepherd
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MessageSujet: Re: An t-Eilean Sgitheanach {PV}   An t-Eilean Sgitheanach {PV} Icon_minitimeSam 13 Juil - 18:21:19

dochreidte

Un Noir des Hébrides . Immense et imposant. Royal.
Ezio s'autorisa un murmure admiratif. Le vol de la bête était majestueux. Ses ailes vigoureuses battaient l'air avec véhémence et son corps massif se mouvait avec la grâce que confère une musculature robuste pour une créature de cette taille.
Le poète sauta à bas de son promontoire et se laissa glisser le long de la paroi pour admirer la créature qui volait en contrebas. Rasant la roches pour éviter une exposition sur les crêtes qui pourraient lui être fatale, Ezio se glissa quelques mettre plus bas, sans quitter des yeux le voltigeur sombre.

- D'où est-ce que tu sors toi...?

Les dragons l'avaient toujours fasciné.
Si Ezio boudait les sorciers depuis quelques années, de telles créatures, bien que magiques, n'en restaient pas moins des objets de curiosité et d'attirance pour lui. Il balaya rapidement le secteur de ses yeux sombres. Il était seul. Pourtant, tout, dans l'attitude du dragon laissait penser qu'il était sur la défensive... Son agressivité ne semblait cependant pas être dirigée vers le poète – ce qui n'était pas pour lui déplaire-.La bête effectuait des cercles dans le ciel, tel un rapace s'apprêtant à fondre sur sa proie. Un mouton?

Une pierre roula sous son pied alors qu'Ezio continuait sa descente vers l'aire de vol de la créature. Il ignorait jusqu'à quelle distance il pourrait se rapprocher sans attirer l'attention sur lui mais ne parvenait pas à stopper ses pas.
Le Noir des Hébrides, dans un hurlement à vous geler les artères, se posa – avec une douceur étonnante pour la masse qui se devait de toucher le sol- un peu plus bas, sur un tapis d'herbe entre les pics rocheux, toutes griffes et dents dehors.
C'est à cet instant qu'il la remarqua. Minuscule petit point rouge sur la tache verte. Infime petite chose face à l'immensité du dragon : la silhouette de la future pauvre victime.
A défaut d'un mouton, il s'agissait d'une personne. De là où il était, Ezio ignorait si l'inconscient était un homme ou une femme. Toujours est-il que l'infortuné était dans une position plus que délicate, face au Noir qui se campait fièrement sur ses solides pattes.

Abritées du regard des curieux par les crêtes qui les entouraient, les deux silhouettes se faisaient face, semblant se défier mutuellement. Fallait-il être sacrément ignorant ou entièrement suicidaire pour ne pas fuir face à une telle créature. Loin de prendre ses jambes à son cou, la petite chose rouge, toutes jambes écartées, se dressait face à la tempête fière et folle dans ce désert minéral moucheté de quelques herbes rebelles.
De part l'action d'une attraction morbide, le poète finalisait sa descente, d'un pas de plus en plus rapide, se laissant parfois glisser à même le sol pour se rapprocher de la scène.
Sans trop savoir ce qu'il espérait – avertir l'inconscient du danger qui lui crevait les yeux? Assister à la mise à mort du matador? Ou encore s'assurer qu'il n'avait pas abuser de substances qui bien qu'aidant l'inspiration causait d'irrémédiables dégâts sur votre perception de la réalité? - Ezio, tel un somnambule avalait les mètres de dénivelée, yeux rivés sur le dragon, lèvres pincées.

Après quelques longues minutes de glissades, torsion de chevilles, écorchures des mains, il fut suffisamment prêt pour constater plusieurs points essentiels : premièrement la silhouette était celle d'une jeune femme aussi rousse que la terre cuite et deuxièmement, elle était folle.
Nulle autre explication aux gestes de la Lilith qui face à un tueur tel que « le Noir », choisit de s'élever – au sens propre- au niveau de la mâchoire de ce dernier.

Restant prudemment en retrait derrière un amas de pierres, Ezio assistait à l'effroyable scène, fasciné, essayant de graver chaque détail dans son esprit.

Était-on lâche d'assister sans faire un geste au suicide de quelqu'un? Le bon sens se devait-il de prendre le dessus pour inciter l'homme à agir dans une situation désespérée?

Il ne parvenait pas à détacher son regard de la scène, ne doutant pas un instant de ce qui se produirait inévitablement. Impossible d'esquisser le moindre mouvement désormais, alors qu'un instant plus tôt, ses jambes ne semblaient obéir qu'à un instinct qui visait à les mener le plus prêt possible du danger.
Il reprit sa respiration, persuadé d'avoir oublié d'inspirer depuis plus d'un quart d'heure.

Le rocher auquel il s'appuyait était froid comme le marbre. Une tombe. Voilà ce que se préparait la Lilith des Cullins. Une tombe de roi, certes, mais froide et silencieuse comme peuvent l'être les caveaux.
Comme on pouvait s'y attendre, la lévitation de la femme s'acheva en une chute spectaculaire qui lui avait probablement rompu les os. Le bâton d'une vingtaine de centimètres qu'elle tenait à la main vola quelques mètres plus loin, dans une tâche d'herbe. Ezio l'effaça d'un regard. Aucun réflexe lorsque crinière rousse toucha le sol. Ni celui de fermer les yeux, ni celui de se précipiter à son secours. Il n'était pas encore fou au point de se jeter dans la gueule du dragon.

Ce fut lorsqu'elle se releva qu'il reprit vie avec elle. La fragile silhouette dégingandée se remit sur ses pieds, un peu hagarde... et elle resta plantée là.

Elle veut vraiment mourir.


- C'est bien ma veine...

Il ne sut pas si c'était son esprit qui refusait d'assister impuissant à la mort de la jeune femme, ou si ses jambes une fois de plus n'en firent qu'à leur tête. Toujours est-il qu'après un juron ou deux il s'élança sur le champ de bataille.

Et après?

Confusion totale. Il percuta la Lilith de plein fouet - et réalisa au passage qu'elle n'était pas si petite que ça - la propulsant au sol au moment où la patte du dragon fendit l'air pour raviner le sol tout prés d'eux.
Dans un tremblement du ciel, de la terre et de tout ce qui pouvait les entourer, Ezio écrasa la jeune femme au sol – peut-être aurait-elle préféré le dragon après tout – et mordit littéralement la poussière dans un claquement de mâchoire pour le moins désagréable.

- Aouch shluagh ! 

Se relevant prestement, Ezio attrapa la jeune suicidaire par ce qu'il put – pourvu que ce ne soit pas les cheveux – et la traîna plus qu'il ne l'entraîna prés d'un rocher incurvé qui les protègerait au moins une petite quarantaine de secondes. Le temps pour la créature d'en faire le tour et de les gober de l'autre côté.
Le tremblement de terre qui les poursuivait indiquait que le Noir des Hébrides arrivait d'un pas de sénateur, tout aussi persuadé qu'Ezio que son déjeuner – à moins qu'on en soit déjà à l'apéritif- ne lui échapperait pas.

Les yeux sombres du poète cherchaient à travers la poussière qui maculait son visage des lieux plus propices à leur salut. Une petite cavité un peu plus loin. Quelques mètres tout au plus. Un regard à la jeune femme lui indiqua que son bras n'était plus aussi fonctionnel qu'avant, amalgame de chair broyée sur toute la partie qui allait du poignet au coude. Elle était sous le choc, mais ne semblait pas dans l'incapacité de marcher.

- Là bas. A dix mètres. Et en courant. Pas question de flâner. Lui indiqua-t-il d'un geste du menton.
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Mélusine McEwan
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MessageSujet: Re: An t-Eilean Sgitheanach {PV}   An t-Eilean Sgitheanach {PV} Icon_minitimeLun 12 Aoû - 21:08:18

La tête vide de tout autre chose que son dragon, Mélusine mit un moment avant de percuter que Gual avait quitté son champ visuel. Et encore un moment de plus pour réaliser qu'en dépit de l'évidence, elle était encore en vie. Sa tête était encore surs ses épaules, son cœur battait à deux millions à l'heure.. et son ventre criait famine. Preuve que son estomac était vraiment, vraiment insensible à tout ce qui passait au-delà de ses sucs gastriques.

' Je mangerai bien du haggis... '

Bref. Tout était au mieux dans le meilleur des mondes possibles. Dans le meilleur des mondes possibles, Mélusine McEwan était passablement sonnée, complètement désorientée et très très irritable du côté de son bras droit. Franchement perchée, aussi.
Dans le silence qui s'abattit soudain, le temps d'une respiration, des images inondèrent son cerveau par flashs intempestifs qui ne voulaient rien dire. Un immense nuage de poussière, façon geyser de sable, qui avait explosé tout autour d'elle. Ses poumons qui avalaient la moitié du nuage en question, après avoir retrouvé le mode d'emploi de comment respirer. Un choc brutal leur avait refilé une amnésie passagère. Puis, successivement et probablement dans le désordre : de l'herbe en gros plan, avec une colonie de fourmis en balade, une secousse qui l'avait arrachée à sa contemplation pour lui ramener le bleu du ciel à l'orée de son périmètre visuel, une autre secousse qui lui avait affolé le palpitant, le vent dans ses yeux à lui assécher la pupille, un regard qui croisa le sien. Et la vitesse, l'herbe qui crissait sous ses pieds. Elle aurait presque juré entendre ses fourmis hurler à l'envahisseur avant d'agoniser sans un bruit. Les sens inondés d'informations jusqu'à ce fameux silence d'un instant. L'instant où le temps se figeait.

Son ouïe, sa vue, son toucher et son odorat essayaient de faire une mise au point rapide sur la situation présente. Ses papilles gustatives, elles, avaient été envahies par le goût de la terre qui crissait sur sa langue.

Focus sur l'ici et maintenant.
Ici et maintenant, une respiration impatiente, enflammée, concurrençait la sienne. Un parfum qu'elle ne connaissait pas venait chatouiller ses narines tandis que la chaleur d'un corps figé tout contre le sien... Elle tourna la tête si brusquement que tout se flouta autour d'elle.
Elle reconnut les yeux qui avaient visité brièvement son espace mental. Un peu plus bas, elle voyait une bouche qui gesticulait mais ses oreilles restaient sourdes aux paroles prononcées. Les yeux lui parlaient bien mieux. Ils regardaient un endroit, là-bas, tout là-bas, qu'un doigt tendu au bout d'un bras déplié essayait déjà de rejoindre.

Ses paupières à elles papillonnèrent et ses lèvres à elle ne trouvèrent rien de mieux à faire que sourire.
Soudain, le son lui revint, en plus de l'image. La seconde de silence s'estompa. Pire, fut brutalement broyée par un rugissement impitoyable. Ses neurones semblèrent tressauter, se reconnecter. Ses idées se remirent en place et ses pieds se remirent sur terre. Son sourire s'effaça aussi sec.

Mélusine voulut attraper la main de l'inconnu. Une douleur fulgurante la rappela à l'ordre.
Sans réfléchir, elle tendit son autre main, agrippa celle de l'homme à ses côtés et sans un regard en arrière, courut droit devant elle comme si sa vie en dépendait. Sa vie en dépendait.

A nouveau, des flashs intempestifs. Le flou de l'herbe verte, devenue noire, carbonisée en un instant par le souffle du dragon qui ne les avait manqué que d'un millimètre, la grotte qui tressautait devant ses yeux, ses pieds nus, furieusement éraflés par la bruyère, les pierres, la terre sauvage de l'Ecosse, la grotte à nouveau, une mèche de cheveux roux enflammés. Enflammés pour de vrai. En combustion spontanée. L'odeur âcre et désagréable associée à l'image qui venait lui turlupiner la narine. Un saut, trois zig-zag, un autre saut. Une tâche écarlate tartinée sur son bras et qui dégoulinait sur l'herbe. Rouge sur vert, vert sur rouge. C'était plutôt joli.

La grotte, enfin. Comme un asile. Grimper au milieu des gravillons qui se dérobaient. Grimper encore, contourner un rocher, grimper enfin et se laisse happer par la fraîcheur de la caverne.
Avoir un sursaut de sociabilité, une réminiscence des amabilités. Insister pour de l'inconnu passe en premier.
Et s'enfoncer, s'éloigner toujours plus en avant dans la grotte, qui s'étirait doucement en un corridor immense.

Là, ils seraient à l'abri, protégés.

' Sauf si Gual a l'idée brillante de vous faire rôtir doucement... '

Elle n'avait même pas les nerfs pour s'en inquiéter. Ou l'état d'esprit nécessaire. Ce qui revenait probablement du pareil au même.

Lessivée, émotionnellement, physiquement, et tous les -ment disponibles à l'horizon, Mélusine se laissa glisser par terre. On y était pas plus mal qu'ailleurs. De là, elle leva le regard, et chercha des yeux celui de l'inconnu. Elle l'observa sans rien dire, la tête un peu penchée sur le côté. A nouveau, le temps sembla suspendre son vol.


« Je crois que j'ai oublié ma baguette... »

Elle lui lança un nouveau sourire, mi-éclatant, mi-énigmatique. Se leva doucement. Vacilla. La tête lui tournait. Têtue, obstinée, elle fit malgré tout un autre pas en avant. Direction le grand air.
Elle se retrouva sur les fesses sans trop comprendre ce qui s'était passé.

Mélusine jeta à nouveau la tête du côté de l'inconnu.


« By the way, moi, c'est Mélusine. » Il méritait bien de savoir son prénom.

Un nouveau vertige lui fit tourner la tête. Ses yeux se fermèrent tout seuls. Dommage. Elle aurait bien aimé savoir son nom à lui.
Boum, l'inconscience lui tomba dessus sans prévenir.
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Ezio Shepherd
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MessageSujet: Re: An t-Eilean Sgitheanach {PV}   An t-Eilean Sgitheanach {PV} Icon_minitimeMar 24 Sep - 15:27:07

Il aurait dû... la rattraper à son premier mouvement vers la sortie. Il aurait dû se précipiter lui faire faire volte face et lui préciser que les rugissements, là, à l'extérieur, n'avaient rien à voir avec un éventuel grognement de Patou qui garderait son troupeau.
Il n'en fit rien, la laissant bredouiller des paroles qui bien qu'étant reçues en tant que telles n'en demeuraient pas moins un charabia dénué de sens.
Parce qu'adossé au mur frais de la grotte il en était encore à l'étape – dans quelle galère suis-je encore allé me fourrer-. Étape qui semblait être récurrente dans ses journées en ce moment.
Son cœur battait la chamade. Il le sentait dans ses tempes, son cou et étrangement, il lui semblait également battre aux creux de ses mains. Une douce litanie qui paraissait chanter la fragilité de la vie. Tu la tiens encore mais pour combien de temps?

La décharge d'adrénaline ne fit son effet que lorsqu'elle tomba à nouveau sur le sol.

Mélusine.

C'était presque aussi adapté que Lilith. Presque.

Il se dégagea de la fraîcheur de la pierre pour s'agenouiller à côté de la rousse. Elle était plutôt abîmée cette demoiselle. De son bras qui tenait plus de la masse sanguinolente que d'un membre estropié, à son visage recouvert d'écorchure, en passant par ses jambes constellées de bleus.
Oui, il avait regardé ses jambes.

Un peu honteux de prendre le temps de la détailler alors qu'elle semblait mal en point, il se pencha sur elle. Elle respirait. Peut-être un peu trop rapidement. Son pouls battait, mais elle perdait du sang – beaucoup trop- par la profonde entaille qui lui sillonnait le bras. Les griffes de dragons étaient parmi les objets les plus tranchants qu'on puisse trouver. Et selon ce qui avait été dépecé auparavant, on pouvait tout à fait envisager les infections les plus sympathiques. En cas de survie, bien entendu.
Il avait comme à son habitude, une gourde remplie d'eau fraiche, de quoi panser des plaies et quelques plantes dont les propriétés étaient plus qu'appréciables en montagnes. De quoi nettoyer cette plaie, faire un cataplasme calmant et un pansement.
Et tout ça, dans son sac.

Son sac abandonné bien plus haut dans les Cullins, parce qu'une fois de plus, il avait voulu voir de plus prêt.

Bref, on appelait ça, l'efficacité.

Il jeta un rapide coup d'œil aux alentours. La grotte était humide, il devrait pouvoir trouver un peu d'eau – croupie ou non, telle était la question-.

Ezio se releva et se dirigea vers le fond de la paroi. Fond qui, soit dit en passant, se prolongeait plus loin encore dans une salle dont les reflets irisés indiquait la présence d'eau. Il suivit le couloir qui serpentait devant lui, se guidant d'une main et attendant que ses yeux s'habituent à l'obscurité.
Le passage se rétrécissait tout en s'incurvant sur la droite, si bien qu'il dû se contorsionner pour aller de l'avant.
Il déboucha rapidement dans une salle dont le plafond se teintait d'ocre et de jaune. D'immenses stalactites pointaient leurs menaces sur les visiteurs curieux, tandis qu'au sol, les colonnes montantes tentaient de se joindre à elles.
Entre ces soldats dressés dans l'éternité, des flaques d'une eau qui sentait le calcaire à plein nez, mais qui ne paraissait pas suffisamment vieille pour empoisonner une Lilith. Ni tuer un dragon. Dommage.

Il se pencha au-dessus de l'une d'elle et en profita pour rincer ses mains et son visage plein de poussière.
Parce que dans tous les films, les héros sacrifiaient leur bras de chemise pour panser les plaies des demoiselles, il tenta de s'en prendre à sa manche droite qui montra bien plus de résistance à la déchirure qu'elle n'en avait pour l'usure.
Scènes mensongères une fois encore.

Le tissu finit par céder sous les assauts de sa main gauche dans un bruit d'agonie assez lamentable. Il plongea l'étoffe dans l'eau et recommença l'opération avec un second morceau.
Lorsqu'ils furent bien imbibé, il se redressa et parcourut rapidement le chemin inverse, non sans avoir jeté un dernier regard à la salle colorée.

Lil... Mélusine n'avait pas repris conscience. Il s'acharna un instant sur sa manche à elle -dire qu'il y avait aussi un couteau dans ce sac...- et dégagea entièrement le bras de la jeune femme. Le poète nettoya la plaie aussi minutieusement que faire se peut, profitant de l'inconscience de sa patiente pour aller aussi profond que possible.
Le sang s'écoulait, mais la pression ne semblait pas indiquer que l'artère avait été malmenée. Avec le second tissu, il confectionna un bandage qu'il serra aussi fort qu'il le pu.
La jeune femme murmura quelques paroles dans son « sommeil » mais n'ouvrit pas les yeux.

Lorsqu'il fut certain que le flot sanguin était interrompu, il la redressa légèrement et l'appuya dos à la paroi avant de s'avancer vers la sortie de la grotte.
Plus un bruit à l'extérieur. Les cullins semblaient avoir été désertées de toutes rages/bêtes/choses dangereuses. Il tenta un pas de plus, avant d'être alerté par l'ombre qui lui fondit dessus. La menace venait d'en haut.
Ayant oublié d'être stupide, le dragon s'était blotti – si tant est qu'on puisse utiliser un terme aussi tendre pour une bestiole aussi grosse- au-dessus de l'entrée de la grotte, et guettait la sortie plus qu'évidente de son repas.
Ezio se jeta à nouveau à l'intérieur de leur abri de fortune, dans un surgissement de patte griffue. Quelques pierres et beaucoup de poussières chutèrent au-dessus de l'entrée, assombrissant plus avant la grotte dans laquelle ils se trouvaient piégés.

Dans un soupir, le poète retourna vers sa compagne d'infortune et la secoua une première fois.

- je suis désolé, mais il va falloir vous réveiller.

Devant son manque de réaction, il envisagea la possibilité de la porter jusqu'à la seconde salle puis l'écarta rapidement, se souvenant de l'étroitesse de certains passages. Il faudrait qu'elle soit consciente. Ezio soupira puis se résigna.

- Bon... allons-y.

Il arma son bras et appliqua sur les joues de la demoiselle, deux gifles qui lui firent monter le sang au visage.

- Je suis vraiment navré.
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